Traversé à Nong Khai le pont de l’Amitié-Lao-Thaï avec une Indonésienne ingénieur dans une mine d’or. Tandis que je griffonne mes visas, elle se plaint des ouvriers:
-Ils sont 2500 sur le site et ils boivent combien, Alexandre? Dis-mois! 100’000 litres en cinq mois!
Calcul fait, je lui dis:
-Pas grand chose (je n’ose lui dire que je bois chaque jour ce qu’ils boivent en un mois…).
Alors, le douanier:
-Bon, vous restez combien de temps au Laos.
Je n’en sais rien. Je réponds:
-Dix jours.
Lui:
-Gratuit! Hors de ma vue!
Et nous franchissons les contrôles. La fille me fait monter dans sa voiture. Elle porte un masque de chirurgien:
-Désolé, j’ai de l’asthme, je suis allé à Udon Thani consulter. Ici, au Laos, la doctoresse m’a regardé et m’a dit “tout va bien!”. Puis elle m’a demandé si je pouvais lui obtenir des ventilateurs à poudre. Ce dont j’avais besoin pour ne pas m’étouffer! Ils sont fous dans ce pays!