Sur la terrasse du Motel, au carrefour, défilent les camions de canne à sucre. Après l’entraînement, la cuisine sert une soupe d’algues et de champignons. Une soupe mêlée de pâtes, parfumée au gingembre. Brûlante, liquide. Une soupe qui réchauffe. Ce soir il vente. Il fait tout de même 36 degrés. J’eusse plutôt réclamé des patates fraîches et de la viande rouge. Du lourd. Je fais remarquer à la Portoricaine qui n’en pense pas moins que si nous avalons ça nous allons fondre (je me penche sur le bol, des gouttes de sueur atterrissent dans le mélange). Pour moi, lui dis-je, je vais compenser avec la bière — ce que je fais en cet instant, au carrefour, sur la terrasse. Avant que je m’installe dans le fauteuil de teck, nous organisons un cours de Krav Maga avec les Australiens et ce Quayle qui, deux jours après son arrivée, à lutté contre un paysan thaï sur un ring de fête, a perdu et s’est blessé. La journée enfin emballée (fin de tout), je m’en vais au magasin 7/11, reviens lesté de six bouteilles de Cingha et tandis que les autres se calfeutrent dans leurs chambres, je reste seul. Arrive soudain à bord d’un tuk-tuk un touriste en chemise, inquiet de savoir si il est au bon endroit, ce que je luis confirme: “nous sommes dans un motel loué par le camp, le camion te prendra demain à 6h00 pour t’emmener boxer” ; il arrive de Megève, travaille à Singapour. Israélien, il habite un kibboutz.