16ème jour de camp

Sur la ter­rasse du Motel, au car­refour, défi­lent les camions de canne à sucre. Après l’en­traîne­ment, la cui­sine sert une soupe d’algues et de champignons. Une soupe mêlée de pâtes, par­fumée au gin­gem­bre. Brûlante, liq­uide. Une soupe qui réchauffe. Ce soir il vente. Il fait tout de même 36 degrés. J’eusse plutôt réclamé des patates fraîch­es et de la viande rouge. Du lourd. Je fais remar­quer à la Por­tor­i­caine qui n’en pense pas moins que si nous aval­ons ça nous allons fon­dre (je me penche sur le bol, des gouttes de sueur atter­ris­sent dans le mélange). Pour moi, lui dis-je, je vais com­penser avec la bière — ce que je fais en cet instant, au car­refour, sur la ter­rasse. Avant que je m’in­stalle dans le fau­teuil de teck, nous organ­isons un cours de Krav Maga avec les Aus­traliens et ce Quayle qui, deux jours après son arrivée, à lut­té con­tre un paysan thaï sur un ring de fête, a per­du et s’est blessé. La journée enfin embal­lée (fin de tout), je m’en vais au mag­a­sin 7/11, reviens lesté de six bouteilles de Cing­ha et tan­dis que les autres se calfeu­trent dans leurs cham­bres, je reste seul. Arrive soudain à bord d’un tuk-tuk un touriste en chemise, inqui­et de savoir si il est au bon endroit, ce que je luis con­firme: “nous sommes dans un motel loué par le camp, le camion te pren­dra demain à 6h00 pour t’emmener box­er” ; il arrive de Megève, tra­vaille à Sin­gapour. Israélien, il habite un kibboutz.