Remonté vers le Nord. Hormis l’autoroute difficile qui passe Grenade, voie à deux pistes chargée de trafic local, six heure d’une longue et splendide traversée des déserts, cette fois sans peur (c’est de moi que j’ai peur). Guadalajara, dans l’Est de la communauté de Madrid, atteint vers les trois heures, j’obtiens ma carte de chambre à la réception de l’hôtel Tryp, chauffée sur ma demande suite aux protestations de Gala il y a quinze jours, et croise comme je m’étais promis de ne plus le faire la passerelle sur le périphérique qui amène dans les hauts fantômes de la ville où je cherche, rageant faute de trouver aussitôt, une pharmacie, achète des comprimés d’aspirine, puis un litre de bière chez ce vieil épicier à boutique sombre, toujours seul, dans sa chaise lointaine, assorti de deux biscuits aux pignons et aux amandes, qu’il pose dans la balance afin de les peser et déterminer une prix de 0,52 Euros. Quelques minutes plus tard, retour dans la chambre, je grelotte sous les couvertures, bois le litre, me sens mal, mange les cachets, me sens mal, respire, regarde la télévision, me sens mal et dors douze heures, avec délire.