Newark-Madrid-Genève-Cointrin. Vol à l’heure, tarmac, parcours pressé vers le premier distributeur (des bus), le second distributeur (des trains) pour constater que toutes les lignes vers le centre-ville sont coupées. Les voyageurs désorientés s’entassent dans un bus mené par des Français qui eux-mêmes, à voix haute, protestent: contre les horaires, les changements d’horaire, les chantiers, les chefs, les salaires. Le convoi se met en route. Numéro 5, lent, marquant arrêt sur arrêt. Je me prépare à passer la nuit à Genève. Chez qui? Je cherche. Ici une certaine satisfaction à ne connaître plus personne. Un inquiétude aussi. Cependant défilent les rues, le places, les organisations internationales (ces choses), toute une brume solide, rêves anciens lieux connus, squats rasés, bars rasés, bureaux, tours de bureaux, plan général, travail, progrès. Dans le bus, passagers qui parlent seuls, parlons notre langue “maugréent”, passagers las, mécontents qui ne disent rien, ne s’en prennent à personne, signifient qu’ils acceptent, qu’ils accepteront.