Mois : février 2019

Peinture

Au Musée d’art mod­erne de New-York, passé l’ex­po­si­tion cal­i­brée des avant-gardes his­toriques et les pro­duc­tions con­tem­po­raines des­tinées au garde-meu­ble puis au feu, une série de toiles de Ger­hardt Richter péri­ode noir-blanc et flou, selon mon plaisir rétinien et mon mai­gre juge­ment esthé­tique l’un des plus grands artistes de la fin du vingtième avec Anselm Kiefer.

Baisse

Tout repose sur la langue qui ne repose plus sur rien, s’é­ti­ole, disparaît.

Pas

Il firent de grands com­pro­mis et se chaussèrent pour s’apercevoir dès les pre­miers pas que le ter­rain n’é­tait pas sûr. 

Dernier avion

Newark-Madrid-Genève-Coin­trin. Vol à l’heure, tar­mac, par­cours pressé vers le pre­mier dis­trib­u­teur (des bus), le sec­ond dis­trib­u­teur (des trains) pour con­stater que toutes les lignes vers le cen­tre-ville sont coupées. Les voyageurs désori­en­tés s’en­tassent dans un bus mené par des Français qui eux-mêmes, à voix haute, protes­tent: con­tre les horaires, les change­ments d’ho­raire, les chantiers, les chefs, les salaires. Le con­voi se met en route. Numéro 5, lent, mar­quant arrêt sur arrêt. Je me pré­pare à pass­er la nuit à Genève. Chez qui? Je cherche. Ici une cer­taine sat­is­fac­tion à ne con­naître plus per­son­ne. Un inquié­tude aus­si. Cepen­dant défi­lent les rues, le places, les organ­i­sa­tions inter­na­tionales (ces choses), toute une brume solide, rêves anciens  lieux con­nus, squats rasés, bars rasés, bureaux, tours de bureaux, plan général, tra­vail, pro­grès. Dans le bus, pas­sagers qui par­lent seuls, par­lons notre langue “mau­gréent”, pas­sagers las, mécon­tents qui ne dis­ent rien, ne s’en pren­nent à per­son­ne, sig­ni­fient qu’ils acceptent, qu’ils accepteront.

Changement d’âge

Ce sen­ti­ment que rien n’im­porte plus dès lors que toute stratégie intel­li­gente vaut immé­di­ate défaite. Dont acte, la lib­erté se mesure aux actes de plaisir accumulés.

Emballage

Les édi­tions me deman­dent quel est le “tag” qui con­vient au livre à paraître. Pour que je fasse le choix, l’in­ter­locu­teur énumère des acronymes. Ils désig­nent des caté­gories, (de mémoire, ne sachant retenir pareilles aber­ra­tions) “nar­ra­tion, roman, prose”, ne valant pas “doc­u­ment, vie sujet”.

Manhattan(fin)

Con­seil: si vous avez plus de 12 ans, vis­iter New-York est sans intérêt. Excep­tion: les chercheurs académiques.

Vide 2

Soi-dit en pas­sant, on peut pren­dre pour mon­naie comp­tante l’en­t­hou­si­asme joué des Améri­cains et sous le masque man­quer le vide: s’y est lais­sé pren­dre, tard dans le siè­cle, le vingtième, un Bau­drillard (faute générale de clair­voy­ance chez cet écrivain), ne s’y est pas lais­sé pren­dre, tôt dans le siè­cle, le vingtième tou­jours, un Adorno (le voy­ant aux intu­itions délétères).

Vide

Des gens qui ont décou­vert un pays vide et s’en­t­hou­si­as­ment de ce qu’il en ont fait pour con­jur­er le sen­ti­ment per­sis­tant de vide. Com­ment leur en vouloir? Ce sont des héros. J’ad­mire les Améri­cains. Mais pourquoi les imiter? A quelle fin trans­porterait-on ce vide dans un lieu de cul­ture émi­nent tel que l’Europe?

Etats-Unis

Une des meilleures illus­tra­tions de la réal­ité aux Etats-Unis, le NASCAR: dans les acci­dents mor­tels per­son­ne ne meurt.