Le temps est radieux. Ciel pur, perroquets chanteurs, vingt-deux degrés. Dès le réveil, je suis au marché. De pareils jours, regarder les gens vivre est enthousiasmant. La rue se remplit de discussions, les dames montrent leurs légumes, le coiffeur vient sur son pas de porte. Autour du vendeur de billets de loterie, un groupe rit. Même la boulangère, coincé dans ses cent kilos, entre la trancheuse et sa belle-mère chauve, en chaise, le menton sur la canne, sourit. J’achète des noix pelées, un kilo d’olives, des figues. Des carottes, des radis, chez le gitan des avocats noirs, me change et vais sur la digue faire un entraînement. A trois heures, menu en terrasse chez Marines. A l’écran, douze jour après la chute de l’enfant dans le puits de Totalán, les mineurs asturiens descendus à 75 mètres creusent la galerie horizontale qui doit permettre de le retrouver « peut-être déjà ce soir ». Deux cents voisins prient.