Cala 2

Le temps est radieux. Ciel pur, per­ro­quets chanteurs, vingt-deux degrés. Dès le réveil, je suis au marché. De pareils jours, regarder les gens vivre est ent­hou­si­as­mant. La rue se rem­plit de dis­cus­sions, les dames mon­trent leurs légumes, le coif­feur vient sur son pas de porte. Autour du vendeur de bil­lets de loterie, un groupe rit. Même la boulangère, coincé dans ses cent kilos, entre la trancheuse et sa belle-mère chauve, en chaise, le men­ton sur la canne, sourit. J’achète des noix pelées, un kilo d’olives, des figues. Des carottes, des radis, chez le gitan des avo­cats noirs, me change et vais sur la digue faire un entraîne­ment. A trois heures, menu en ter­rasse chez Marines. A l’écran, douze jour après la chute de l’enfant dans le puits de Totalán, les mineurs asturiens descen­dus à 75 mètres creusent la galerie hor­i­zon­tale qui doit per­me­t­tre de le retrou­ver « peut-être déjà ce soir ». Deux cents voisins prient.