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A nou­veau chez le marc­hand de vélos, penché sur l’ordinateur qui affiche les points de géométrie du cadre, occupé à com­pos­er étape par étape la machine qu’il com­man­dera pour moi. Entre un cou­ple. Tous deux blonds, grands, nordiques. La femme tient dans les bras un chien de la taille d’un paquet de cig­a­rettes. De temps à autre, elle caresse la tête. L’homme choisit un vélo. Il ne touche pas, ne déplace pas, ne pose aucune ques­tion. A petits pas, il défile devant les mod­èles. Quelque peu inqui­ets (un Espag­nol, ça ne voy­age pas), les vendeurs appréhen­dent le moment où ils auront à par­ler dans une langue incon­nue. Je pro­pose de traduire. « Oui-Pou­vez-vous livr­er ?-Chéri ?-Mm ? ». A la fin de cet échange, aus­si bref que je le dis, sans dégager les mon­tures, les essay­er ni les éval­uer, le cou­ple règle deux vélos pour le prix de mil euros.