Grand soleil

Brumes sur les collines rouges que la chaleur dis­perse en mat­inée. Je vais sur mon toit, avec les per­ro­quets. Dernier chapitre du livre com­mencé il y a dix jours, Paléodé­mas­sifi­ca­teur. Sur la Plaza May­or les ter­rass­es sont pleines, les vil­la­geois par­lent et chantent, les téléviseurs sont allumés, les goss­es tapent dans le bal­lon. Nous descen­dons les vélos par l’ascenseur, roulons quinze kilo­mètres sur la plage. Dans les tun­nels creusés à tra­vers la falaise (l’ancienne voie fer­rovi­aire de la cimenterie), il faut enlever les lunettes. Des chauve-souris s’affolent con­tre le roc bosselé. Les par­ents hissent les enfants. Près des Chirin­gui­tos, sur le sable, à bord de bar­ques de métal, le bois d’olivier se con­sume, les cuisiniers gril­lent sar­dines et poulpes. A 17 heures, nous atteignons Bena­gal­bón, garons les vélos sous le Deo (pour « doigt », en espag­nol « dedo », ici pronon­cé à l’Andalouse). La paellera est vide, les familles finis­sent de manger. Le garçon nous désigne une table au soleil. Il étend une nappe de papi­er, nous vante ses fri­t­ures de pois­son, apporte de la bière et des olives.