Jours de grand calme. Dans le pré au-dessus de la rivière, les vaches. Elles agitent leurs cloches derrière les arbres, les corps sont invisibles. Un bruit métallique dans l’escalier qui conduit à l’église. Je sors. Juan afile sa hache. Plus tard, j’entends débiter le bois. Vers la fontaine, un chantier. Le maire et son ouvrier bâtissent une salle de bains dans les étages d’une maison étroite. Je me couche tard, je me lève tard. Hormsi Juan et sa femme, nul ne passe dans la rue — si, les livreurs qui apportent les cadeaux de Noël commandés sur internet, en tout dix paquets et sept fournisseurs, Madrid, Saragosse, Paris, Pékin, Houston. Et puis mercredi c’est jour d’épicerie. Le camion déboule sur la place, ouvre ses éventaires, les femmes prennent le tour. Alisse va la première, elle a nonante-trois ans. Vers midi, j’achète une seiche géante et un choux fleur au bourgeonnement géométrique, quasi-fractal (même goût que le brocolo). Pendant la cuisine, verre de rouge du Somontano. Le soir, séance de suspensions. J’accroche à la poutre, je chronomètre quatre cent tractions. Enfin, visionnement de deux matchs de MMA (dont l’extraordinaire Gustafsson) et travaux en ligne pour gérer, du fond de mon trou, les réseaux d’affiches.