Mois : novembre 2018

Idée folle

Cette idée folle qu’ont cer­tains fous: le corps accuse les coups, ce n’est pas nous qui subis­sons. Ain­si mènent-ils leur vie jusqu’au retranche­ment, après quoi, les forces intactes, ils lut­tent pour relever et le corps et l’e­sprit (qui a mal jugé de la situation).

Corrections

Tra­vail­lé d’ar­rache-pied aux dernières cor­rec­tions de l’es­sai. Hélas, ce ne sont pas encore les retouch­es. Il manque des tran­si­tions entre les raison­nements, la logique ne suf­fit pas, il les faut glis­santes. A l’in­stant, je dis­ais à Gala: “quelle labeur! Rien à voir avec une fic­tion!” En par­al­lèle, je choi­sis des extraits de ce Jour­nal des années 2006 et 2007, avant sa mise en ligne, sur demande d’une revue parisi­enne; petite sat­is­fac­tion, il y a dix ans ma phrase n’é­tait ni aus­si rapi­de ni aus­si souple.

Comique

Afin de ren­dre la vie plus sym­pa­thique, ils ponctuent leur con­ver­sa­tion de rires. Cela ne les fait pas plus comiques mais plus rieurs. Lorsque le mécan­isme est entraîné, ils s’esclaf­fent com­pul­sive­ment, avant et après la phrase. Cette semaine, en Suisse, j’ai observé que le tic se répandait. Nous avions les rires automa­tiques des séries améri­caines. Elles inver­saient le rap­port entre le comique et son effet; désor­mais, nous avons le spec­ta­cle de soi. J’imag­ine que la nou­velle manière n’est pas sans rap­port avec le tra­vail des stu­dios de télévision.

Bûchers

Le jour où l’écrivain, dégoûté d’avoir à faire ses preuves quo­ti­di­ennes en société, se met en tête de gag­n­er de l’ar­gent au moyen de l’écri­t­ure, il est bon pour la poubelle. Livres de com­mande, textes à for­mat, ate­liers d’écri­t­ure, bûch­ers. Thomas Bern­hard a tout dit là-dessus.

Bibliothèque

J. me dit: “par­ler avec sa bib­lio­thèque ou se par­ler, ce n’est pas la même  chose. La bib­lio­thèque, c’est un rem­part con­tre la folie!”