Acheté un vélo. Se rendre à la Palestra en bus est trop compliqué, trop cher, trop lent. Et faire à pied seize kilomètres après deux heures d’entraînement, il ne faut pas exagérer. Gala me laisse sur le trottoir de la Via Ghibellina:
-Je vais négocier.
Quand elle revient, il y a une heure que je poiraute, elle a une bière à la main, elle me fait signe, me présente un Brésilien de deux mètres qui connaît mon nom, mes besoins, ma nationalité, me connaît. Nous rentrons dans la boutique, elle me présente un autre garçon, à barbe:
-Alexandre, c’est Alexandre.
Le salue Alexandre, me retourne, Gala a disparu. Elle rapporte des bières, fait la distribution, annonce qu’elle doit partir pour sa classe de dessin, me plante là, entre Alexandre et le Brésilien qui est occupé à réparer une selle. Plus rien ne se passe. Cinq, dix minutes. Cette façon de faire est aux antipodes de ma façon. Mais voilà, j’attends.
-Encore cinq minutes, annonce le Brésilien.
Puis nous parlons de surf, de Lombok, de Sao-Paulo, de parapente, d’applications pour les téléphones et buvons une birra Moretti. A la fin, il sort un carnet et fait un savant calcul. J’obtiens un vélo, que j’achète, qu’il rachètera, un vélo qui est neuf mais qui n’est pas celui que je voulais, avec un cadenas, il m’en coûte 134 Euros, dans vingt-deux jours Aldo me rendra 90 Euros.