Ping-pong.

C’est peu dire que je regrette les rela­tions épis­to­laires. Tout un pan de l’ac­tiv­ité intel­lectuelle, en réso­nance, est per­du. J’y pen­sais cette nuit, dans un sur­saut. Jusqu’en 2002, mes dossiers infor­ma­tiques se rem­plis­saient chaque semaine de longues let­tres. Des mails bien sûr, mais encore mar­qués par le phrasé, le développe­ment et la musique de l’écri­t­ure d’échange. Assez intimes pour créer un monde en sus­pend et motiv­er l’at­tente. Aupar­a­vant, à Madrid et surtout à Mex­i­co, c’é­tait des pages sous enveloppes, lues, relues, et rangées dans les car­tons, et qui s’y trou­vent tou­jours. Désor­mais, ce ne sont plus que des petits paque­ts de lignes, décochés et bondis­sant. Qui par­tent et revi­en­nent. Du ping-pong.