Description de la remontée du fleuve Congo que donne Gide dans ses carnets. Elle est picturale, presque d’un peintre. A l’opposé des réflexions cultivées de l’auteur. L’écrivain semble abasourdi devant tant de nature. Forêts, villages, ciels, animaux, tout est brut et inassimilable pour un esprit affiné. D’où cette approche rétinienne que déparent les lectures de l’auteur, érudites: “Le Ruby est flanqué de deux baleinières aussi longues que lui, chargées de bois, de caisses et de nègres. Il fait frais, moite et terriblement orageux. Dès que le Ruby se met en marche, trois nègres commencent un assourdissant tam-tam, sur une calebasse et un énorme tambour de bois long comme une couleuvrine, grossièrement sculpté et peinturluré.
Relu l’oraison funèbre de Marie-Thérèse d’Autriche. Admirables passages; je crois bien que je le la préfère à celles des deux Henriettes.”