Paella

Luis, mon coif­feur fan­tasque, cet après-midi, alors que j’at­tendais ma coupe, dis­ait à son client, un vigneron: “vois-tu Paco, moi qui suis ici, con­tre les mon­tagnes, avec l’hiv­er qui vient, l’hiv­er que je n’aime pas ou, main­tenant que j’ai 44 ans, n’aime plus, je vais fil­er. Là, tu vois, je lâche les ciseaux, je m’en vais! Et où vais-je? Dans les Caraïbes! Faire de la pael­la! Mais oui Mon­sieur, dans une grande poêle dieu mer­ci, avec… imag­ine la pho­to, deux filles qui dansent (Luis danse), les vois-tu, juste der­rière moi, elles dansent (il danse) et admirent cette mag­nifique pael­la et la nuit, ah mon ami Paco, la nuit… !
Le client finit. Je prends sa place dans le fau­teuil. Et dis:
-A Bangkok, dans un marché, il y a un type, peut-être espag­nol, qui fait de la pael­la. Il ressem­ble beau­coup à ce que tu décris! Une chose est sûre, il a du suc­cès, il doit bien gag­n­er.
-…
-C’est un marché.
-Je sais.
-Mmh?
-Il est de Logroño. J’ai la pho­to. Un des mes amis me l’a envoyée. For­mi­da­ble, n’est-ce pas? Donc moi, dans les Caraïbes…