Du socialisme il convient de se méfier comme la peste. Hoxha, Honecker, Mussolini, Salazar, d’autres violents que l’on ose à peine nommer en firent bon usage. Aujourd’hui, les progressistes scandinaves donnent l’exemple de ce qu’il ne faut pas faire. Le Danemark, cette société de la famille élargie (aucun esprit pamphlétaire, mes enfants sont Danois) a accueilli pendant trente ans, au nom de l’habituel charabia humanitaire des énergumènes de la périphérie africaine et asiatique. Lesquels ont certainement pensé à leurs fratries mais très peu à la société danoise. On ne peut leur en vouloir: le niveau d’éducation requis pour demeurer libre dans une configuration socialiste aussi subtile que celle du Danemark n’est possible que si l’on additionne générosité et protestantisme (pari difficile pour un étranger). Résultat: viol, violences, crimes et rituels, la réplication de ce que cette engeance prétendait fuir. Et donc, l’Etat va de l’avant. Dans le meilleure tradition socialiste (qui pourrait être hitlérienne): scolarisation des enfants de deux ans, tuteurs imposés aux ménages, bracelets électroniques pour les populations énergumènes, intégration par les programmes obligatoires. Et ainsi de suite — il ne manque pas de fonctionnaires pédagogues pour innover dans ces régimes de haut socialisme. Tout à l’heure je lisais une fois de plus Bernard Stiegler, dont j’admire le parcours et apprécie le brio. Son livre, Dans la disruption évoque le cas de cet immigré (choisi au hasard tant le cas est commun, aimerait-on ajouter), délinquant et drogué, converti en prison par des idéologues, conduit à la guerre “sainte”, bref, à la tuerie. Le philosophe nous donne alors son analyse dans le lexique désormais connu de “l’époque de la société sans époque” de l’ ”appareillage de dispositifs disruptifs” et “du défaut qu’il faut” — soit, j’en suis. Mais en l’occurrence, on simplifierait à parler de bêtise. La philosophie doit aussi savoir rendre justice aux faits. Un gamin bête, pauvre, sans espoir, importé d’une société primitive et placé dans une société civilisée, exigeante, complexe. Pauvre de lui! Oui — seulement, secourir la faiblesse, ce qui était le rôle de l’Etat providence est une chose, se servir de la bêtise des énergumènes d’importation pour imposer un bridage des libertés sous prétexte d’égalisation socialiste, en est une autre. Après tout, la militarisation de la jeunesse des programmes fascistes n’est qu’une autre expression pour scolarisation obligatoire, bracelet électronique et tuteur. Ce qui permet de voir, au ralenti certes, mais en images, comment une formidable machine à détruire la liberté est mise en place ces jours en Europe. Avec pour cible évidente, ceux qui jugent la démocratie fondée sur le débat et la critique.