Bière 2

Décou­vert une épicerie au vil­lage voisin qui représente cette bière, la seule que je puisse avaler par­mi dix, quinze, vingt mar­ques locales. Les vendeuses com­men­cent de vider le stock.
-Là.
Je fais la moue.
-Vous en pren­driez plus…?
-Met­tez tout.
Soix­ante litres.
-Où est votre voiture?
Je la désigne: mon­tée sur le trot­toir, le pare­choc est à deux mètres de la caisse enreg­istreuse, der­rière l’un de ces rideaux de per­les qui tamisent la lumière vio­lente de l’été (le côté west­ern des lieux reculés de mon­tagne).
Sont apparues deux autres vendeuses. Passe un gosse. Que je salue. C’est l’un de ceux que j’ai emmené en camp dans la forêt, le jour de sor­tie pour les enfants d’A­grabuey. Mes litres encof­frés, je démarre la voiture et rase une ter­rasse de bistrot: on me fait de grands signes, tous les amis du vil­lage, guides et ani­ma­teurs, sont là. J’ar­rête, je saute à terre.
-Pro­vi­sions? Demande Enrique.