Imaginons un groupe d’individus au cerveau mal fait, pauvrement critiques et donc enclins à croire, surtout, par voie émotionnelle, aux argument d’autorité, ici incarnés dans un expérimentateur. Ces individus ont droit à tout — confort, vie sexuelle, divertissement, drogue, soins, argent — à condition d’admettre que le soleil n’existe pas. Une partie des individus va répéter qu’ ”il n’y a pas de soleil”. Elle sait que cette idée est contre-nature, mais elle part du principe que le mensonge ne portera pas à conséquence. L’autre partie des individus préfère se taire — après tout, soleil il y a.
Deuxième temps. Des arguments sont développés par l’expérimentateur prouvant qu’il “semble” y avoir un soleil et ceux qui croient qu’il n’y a pas de soleil sont favorisés par rapports aux contradicteurs. Plutôt que d’admettre qu’ils sont favorisés parce qu’ils se mentent, ceux qui se mentent tendront mécaniquement à croire qu’ils sont favorisé parce qu’ils ont raison (loi de l’égo).
Troisième et dernier temps: la seule chose qui s’oppose au confort intellectuel des individus qui dans le groupe ont accepté de croire que ce qui existe n’existe pas sont les contradicteurs, soit le reste des individus. Pour que la vérité soit complète, ils devront être éliminés.
Mais, tel n’était ‑bien entendu- pas le but de l’expérimentateur.
Souvenez-vous, il n’avait pas de but.