La cognition

A l’in­stant au pied de l’église, en par­tie haute du vil­lage, pour lire ce livre épais au titre inquié­tant, La cog­ni­tion (je veux traiter des rap­ports entre cyberné­tique, postlibéral­isme et démoc­ra­tie de masse dans l’es­sai promis à l’édi­teur pour octo­bre) qui en plus d’être pas­sion­nant se lit plus facile­ment que je ne l’imag­i­nais, à moins que je n’ai fait de pro­grès de com­préhen­sion, ce qui au regard de l’ef­fort pro­duit l’an dernier lorsque j’ai com­mencé de tra­vailler le sujet est prob­a­ble. Du parvis de l’église, fer­mée depuis le départ du dernier curé devenu pro­fesseur de ski, on a une échap­pée sur la route qui ramène dans la val­lée de l’Aragon et sur les toits de notre quarti­er, prin­ci­pale­ment celui rénové avec des pier­res plates de la riv­ière et qui appar­tient à ce Madrilène dont la mai­son mérite d’être décrite comme une lux­ueuse forter­esse cam­pag­narde; comme je l’ad­mi­rais, la com­para­nt à ma mai­son qu’il con­viendrait d’ap­pel­er une “masure”, je me sou­ve­nais des efforts inter­minables (qui de fait se ter­minèrent par la fuite hors des lieux et du pays) con­sen­tis pour assainir, via­bilis­er et rebâtir, dans l’Ain, la cure de L’hôpi­tal où je m’é­tais instal­lé en 2005. Ces efforts m’érein­taient et impli­quaient l’in­vestisse­ment de fortes sommes de sorte que quand je ne tra­vail­lais pas à la mai­son, je tra­vail­lais pour pro­duire de l’ar­gent. Fix­ant le toit impec­ca­ble du Madrilène (il se dit au vil­lage que la mai­son a coûté deux mil­lions et en vaut aujour­d’hui, après la crise, à peine un), je remar­quais que, depuis deux ans que je suis à Agrabuey, son pro­prié­taire ne s’é­tait encore jamais mon­tré, me félic­i­tant de vivre dans une mai­son qui coûte, tous frais addi­tion­nés, moins de trente euros par mois, ce qui me per­met de lire, au pied de l’église, à l’heure qu’il me plaît, des livres tels que La cognition,