Tejero

Chez Yas­sine — Serge qui a vécu en Espagne à la fin du régime fran­quiste me racon­te que ses amis, proches des grandes familles de Madrid, l’avaient aver­ti du coup d’E­tat du lieu­tenant Tejero et de son usage: asseoir le pres­tige du nou­veau roi Juan Car­los dont l’héritage sym­bol­ique après la mort du Caudil­lo était mal assuré. Les images des gardes civils tirant au fusil par­mi les députés des Cortès avaient fait le tour des télévi­sions. Quelques heures après les événe­ments, le télé­phone son­nait chez mes par­ents à Lau­sanne. Des amis d’Ar­ava­ca demandaient à met­tre leurs enfants à l’abri en Suisse. Dix ans plus tard, comme je vivais à Valence, mon ami Jésus, à qui je don­nais à domi­cile des leçons de français pour la pré­pa­ra­tion de l’ex­a­m­en de diplo­mate, me mon­tra les pho­togra­phies pris­es depuis sa fenêtre des tanks qui sor­tis des casernes pre­naient pos­ses­sion de la ville, Valence ayant été la seule ville à répon­dre à l’or­dre de soulève­ment militaire.