Trou

Ce dimanche, après avoir dif­fusé dans la mai­son les objets apportés d’An­dalousie, je m’at­taque à cette ampoule qui pend au-dessus du lavabo de la salle de bains. Mon idée est de la rem­plac­er par le lumi­naire acheté l’an dernier et que je n’ai jamais instal­lé dans mon apparte­ment du bord de mer. Comme il n’y a qu’une prise valide à l’é­tage, je tire le rouleau, rac­corde un mul­ti­fich­es, tend une ral­longe, con­necte ma perceuse. La mèche entame le car­relage. Elle s’en­fonce, puis la pro­gres­sion ralen­tit. A la fin, elle patine. Je force. Quelques étin­celles atter­ris­sent sur mon poignet. Je passe et l’eau gicle à deux mètres. J’ait roué la con­duite d’eau. L’é­tage est inondé. Dans la panique, je ne sais plus où est la valve . Je la trou­ve, je coupe le général. Bien, réfléchissons: il doit y avoir des plom­biers. Même un dimanche. Mon ordi­na­teur à la main, je vais sur les march­es de la mairie et relève un numéro d’ur­gence. J’ap­pelle. Pas de son­ner­ie. Mes­sage: “votre compte doit être rechargé”. D’ac­cord: le Chi­nois qui m’a ven­du ce portable il y a deux jours, a empoché l’ar­gent plutôt que de le charg­er. Retour sur les march­es de la mairie. Je tente d’a­cheter du crédit en ligne. Ma carte est refusée. Je me couche. Après la sieste, je vais chez le voisin et télé­phone depuis son fixe. “Oui, me répond l’employé, nous sommes bien une société de plomberie qui assure un ser­vice 24/24 et 365 jours par année, mais pas le dimanche”. Face à cet inci­dent minus­cule qui illus­tre la fragilité du sys­tème, une bonne nou­velle: la source au coin de la rue et le feu dans le poêle.