A Fribourg, nous occupons la suite de soixante mètres que le directeur de la tour-hôtel, mon ami boxeur, met à notre disposition. La chambre donne sur l’abbaye de la Maigrauge. A l’autre bout, le salon ouvre sur le salle Equilibre et le temple protestant. Au milieu, une salle d’eau avec un jacuzzi circulaire de la taille d’une piscine pour enfants. La faïence est rose et blanche, les robinets dorés. Sur la place, les Turcs font vrombir leur japonaises tunées. Ils m’expliquent où garer ma voiture surdimensionné, puis je rejoins les employés au Central. Le prisonnier est là, content, inquiet, plein d’anecdotes sur sa vie de trafiquant en Guinée-Bissau, pleurnichant soudain sur sont sort, convaincu que sa femme va le mettre à la porte le soir-même, se ressaisissant alors pour dire: “m’en fous! je vais me trouver un bateau et m’installer, ensuite je ferai du cabotinage à partir du Liberia” (le surlendemain j’apprends par Monpère qu’en effet, son amante l’a renvoyé et qu’il est à la rue). Gala nous rejoint après s’être reposée, habillée, maquillée. Longue nuit, puis buffet à midi moins cinq, juste avant l’heure de fermeture, servis par le cuisinier qui pour Gala cuit un oeuf quatre minutes.