Athènes avec Luv. Monami me dit: “profite, ce ne sera pas souvent!”. A l’heure de l’apéritif nous sommes dans les quartiers bas, près du marché couvert. Elle prend son courage à deux mains pour annoncer qu’elle a un petit-ami. Je la félicite.
-Il est Mexicain, ajoute-t-elle.
-Très bien.
Ragaillardie, elle me suit par les rues. Nous traversons un quartier pris par les immigrés. Les valises sont encore sur les trottoirs. Un miller d’individus en guenilles, la face au cirage, hirsutes, pérorant devant des bâtiments aux façades trouées. L’éclairage public est faible. Des plantes crevassent les trottoirs. Nous ressortons de la mêlée:
-Voilà ce que ça donne, lui dis-je. Ils viennent d’arriver mais ils sont là pour rester. Tu as vu des femmes?
-Deux.
-Mais encore?
-Une voilée et une prostituée.
-Exact.
Comme nous remontons une avenue chinoise (population, magasin, enseignes), je me dis une fois de plus que l’effet domino est trop flagrant pour que cette présence massive d’énergumènes venus des campagnes profondes du Pakistan n’ait pas été organisée ici, dans nos centre de commandes. Pour la Grèce, le déroulement laisse peu de doute: asservissement par la dette, rachat massif par les capitaux étrangers des actifs d’état, mise en faillite des banques nationales, déclenchement de la crise et appauvrissement mécanique du peuple. Après quoi les propriétaires abandonnent les bâtiments dans lesquels s’incrustent ces miséreux débarqués par les bons soins des associations de bienfaisance (elles-mêmes subventionnées par les mêmes centres de commande). Triste spectacle d’un effondrement qui a commencé, pour la Grèce, dès les années de corruption massive sous le régime de Papandréou.