En fin de compte, l’huile de ce paysan est-elle bonne? Monami m’a expliqué: quel que soit le prix, l’huile d’olive achetée en supermarché relève de l’escroquerie. Le seul critère est celui de la pression, première et à froid. Eh bien j’ai relu l’étiquette de la bobonne. Jusque là, pas de doute: les olives viennent des oliviers de l’agriculteur, ils ont été pressé par la coopérative, il n’y a pas d’intermédiaire. Si l’on ne croit l’étiquette. Mais alors pour quoi cette huile est-elle si peu odorante? Puis, je me suis souvenu que le bouchon, lors de la première ouverture, n’a pas résisté. Il avait déjà été tourné. J’en suis à me demander si je ne vais pas jeter cette huile. Evidemment, quand on pense que cette huile pourrait être trafiquée, on a aussitôt mal à la tête et mal au ventre. Les idées sont toxiques. Alors, je me dis, “voyons, c’est impossible!” Un type avec pareil tête de paysan! Autre chose : donner raison à la grande distribution me démoralise. Juger que la surveillance, la norme et le pillage des intermédiaires est une garantie dont on ne saurait se passer me démoralise.