Huile 2

En fin de compte, l’huile de ce paysan est-elle bonne? Mon­a­mi m’a expliqué: quel que soit le prix, l’huile d’o­live achetée en super­marché relève de l’e­scro­querie. Le seul critère est celui de la pres­sion, pre­mière et à froid. Eh bien j’ai relu l’é­ti­quette de la bobonne. Jusque là, pas de doute: les olives vien­nent des oliviers de l’a­gricul­teur, ils ont été pressé par la coopéra­tive, il n’y a pas d’in­ter­mé­di­aire. Si l’on ne croit l’é­ti­quette. Mais alors pour quoi cette huile est-elle si peu odor­ante? Puis, je me suis sou­venu que le bou­chon, lors de la pre­mière ouver­ture, n’a pas résisté. Il avait déjà été tourné. J’en suis à me deman­der si je ne vais pas jeter cette huile. Evidem­ment, quand on pense que cette huile pour­rait être trafiquée, on a aus­sitôt mal à la tête et mal au ven­tre. Les idées sont tox­iques. Alors, je me dis, “voyons, c’est impos­si­ble!” Un type avec pareil tête de paysan! Autre chose : don­ner rai­son à la grande dis­tri­b­u­tion me démoralise. Juger que la sur­veil­lance, la norme et le pil­lage des inter­mé­di­aires est une garantie dont on ne saurait se pass­er me démoralise.