Embauche

Ayant tri­om­phé de mon devoir pro­fes­sion­nel (devis­er un tra­vail à par­tir de don­nées chiffrées), je vais manger sur le quai et, dans la foulée, prend note d’un pro­jet de société com­mer­ciale que je garde sous le bois­seau depuis l’été dernier. Dans l’après-midi, j’ai ren­dez-vous avec Maria pour la vis­ite d’un garde-meu­ble. Le sachant, je songe: ferait-elle l’af­faire? Après tout, je la con­nais, elle est char­mante, elle tra­vaille dans la vente et dis­pose d’un bureau. De sorte qu’à l’heure du ren­dez-vous, je suis con­va­in­cu de tâter le ter­rain. Le cas échéant, elle pour­rait devenir démarcheuse de la future entre­prise pour l’An­dalousie. Lorsque je la rejoins dans son bureau, elle en con­ver­sa­tion avec un client. Echange ten­du. A la fin, avec la sen­si­bil­ité et la poigne néces­saires, elle l’emporte. Nous sor­tons. Elle me con­duit en voiture dans les hauts de l’ag­gloméra­tion.
-Voilà, le garde-meu­ble se trou­ve le long de cette rue.
Un rue qui monte à l’as­saut de la colline, elle mène à l’au­toroute.
-Je con­nais.
C’est à deux pas de son bureau.
-Pas moi. Tu es déjà venu ici?
-Oui, je suis allé au Lidl.
-A pied? Tu as emprun­té cette rue à pied?
-Ce n’est rien!
-Jamais je ne ferai un tel effort!
Curiosité, effort. Sans elles, inutile de songer à l’embauche.