Ils

Qui “ils”? Trois cent pages n’y suf­fi­raient pas. D’ailleurs, je viens de les écrire ces trois cent pages et je con­tem­ple le même hori­zon, en aveu­gle. Une chose est sûre: pas moi, pas vous. Ils tien­nent la nour­ri­t­ure. Elle tran­site par des tubes. Les routes:  hachées menu au moyen de péages, de satel­lites et de per­son­nel armé. L’in­for­ma­tion, l’e­space hab­it­able et le sys­tème de troc des act­ifs, de même. Arrivé à ce point, véri­fi­able, réel, vio­lent et point de départ, pas d’ar­rivée, pour lequel nous payons notre quo­ta de tra­vail quo­ti­di­en, men­su­el , année après année, sans fin, la meilleure révolte est encore de tomber malade, de boire, de se droguer, de dériv­er, de se faire pren­dre — ce que met­tent en pra­tique — si je regarde bien nos villes d’Eu­rope — des cen­taines de mil­liers d’ex-citoyens.