Foyer

Lors de chaque démé­nage­ment ou achat de mai­son, il faut gar­nir le nou­v­el intérieur de son néces­saire. Une fois de plus, je cherche des meubles. Chais­es, tapis, table et, Noël approchant, un canapé. Or, par­mi les petites annonces, je tombe sur une pho­togra­phie qui sem­ble prise dans mon salon. Le canapé est iden­tique — même forme, même couleur, même mod­èle — mais encore la table basse et le lumi­naire. Je me penche: comme ici, le sol est de mar­bre clair, la baie vit­rée donne sur une ter­rasse. A l’ex­térieur, on aperçoit ce mobili­er de faux teck viet­namien que je pos­sède aus­si. Plusieurs fois je scrute l’im­age. A la fin, seul l’escalier dont la posi­tion est dif­férente per­met de dire que cela se passe ailleurs, chez un annon­ceur réel qui se débar­rasse de ce même canapé que j’ai acquis en avril chez La fab­ri­ca de mue­bles. Le choc passé, force est de recon­naître qu’il s’ag­it bien d’une image de cet univers indif­féren­cié dans lequel nous vivons en cher­chant à sauve­g­arder une intéri­or­ité que tout menace.