Excellent soleil

Julian amène ses mou­tons à la source, je fais quelques pas avec lui, il par­le de ses murs de pierre, anciens, épais, plus qu’é­pais, énormes.
-Cet été, le vil­lage lévi­tait dans la chaleur, eh, bien à l’heure de la sieste, j’ai dû me cou­vrir d’un drap. Là surtout, sur le ven­tre!
Sa mai­son a qua­tre étages, chaque étage une sur­face de qua­tre cent mètres. Une forter­esse. Il s’assied sur une pierre, noue les mains autour du bâton et fixe la mon­tagne. Je con­tin­ue ma prom­e­nade. Des feuilles rouges déva­lent les rues et fou­et­tent mes jambes. Munis de grandes bross­es de plas­tique, Sanz et sa femme net­toient la fontaine. Plus tard, adossés à un mur, je par­le avec le cousin maçon. Cour­taud, les yeux bleus, les cheveux mi-longs, façon Paco de Lucia ou Tom Pet­ty, il nous explique longue­ment com­ment j’au­rais pu m’y pren­dre pour éviter le coude sail­lant lors de la pose du nou­veau chéneau.
-Oui, dit Sanz, mais on a essayé, mon tracteur passe.
Le cousin fait silence, puis reprend toute l’ex­pli­ca­tion. Alors Sanz:
-Mais le tracteur passe.