Dans quelques minutes, je vais donner une conférence sur la Chine devant un auditoire nombreux. Bien que je n’aie rien préparé, je crois pouvoir m’en tirer. Je récapitule: les réformes de Deng Xiao Ping, l’économie de marché et le monopartisme, les régions franches, la pollution, la reconfiguration urbaine de Pékin, les émeutes, les enjeux de la robotisation, le ralentissement de la croissance… Pour m’apercevoir que l’enjeu est ailleurs. Le chargé de relations me place face à un gâteau épais formé de pièces molles telles que hamburgers de chewing-gum, toasts, crêpes ou spirales de réglisses. Chaque pièce est à double. En les agençant dans le bon ordre, elles forment cet édifice parfait qui évoque un gâteau. Je m’attaque au problème, lorsque l’interprète chinois vole à mon secours: “vous avez de la chance Monsieur Friederich, le parti a décidé de vous laisser la nuit pour réfléchir!”