Plante

Cette plante est for­mi­da­ble. Une pousse quel­conque, pro­mue à un des­tin gris. Non pas que je sache quel sont les voies qu’empruntent les sèves ou quelles ter­res sont rich­es, mais de la trou­ver ain­si, à l’époque,  épleurée devant la paroi amovi­ble d’un super­marché de la rue du Jura, à Fri­bourg, m’avait remué. Je n’aime pas le choses sol­dées, surtout quand elles sont vivantes. De plus, la cais­sière m’avait fait l’ar­ti­cle. J’ai payé cette plante Fr. 8.- Per­son­ne ne lui aurait don­né un semaine. Or, trois ans plus tard, elle est là, dans l’ar­rière-bou­tique. Et je ne la vis­ite que quelque fois par an. Elle pro­duit des feuilles, cherche la lumière de Lau­sanne, la trou­ve un peu, avale son lot de pous­sière située qu’elle est entre deux étagères rem­plies de livres. Et dure.