Chaleur

Chaleur ter­ri­ble. Je dis “ter­ri­ble” car aupar­a­vant, jamais je n’ai eu à souf­frir de la chaleur. Cette fois, c’est dif­férent. Ce ne sont pas seule­ment les tem­péra­tures, autour de 35 degrés, mais l’hu­mid­ité. L’air est glu­ant. Pas un souf­fle d’air. La nuit, je m’al­longe le long de la fenêtre. Or, rien ne passe. L’air stagne côté rue. Hier, après six mois secs, enfin il a plu. Deux orages. Ils ont creusé des ornières sur le sable, mouil­lé le quai, rincé les palmiers. Etrange résul­tat: le vil­lage a dis­paru. Les gens ont pris leurs chiens sous le bras, ils sont ren­trés. Plus per­son­ne, à peine quelques voitures. Mais la nuit, même absence d’air,  mêmes tem­péra­tures. Trente degrés. Le ther­momètre ne descend pas. Ce matin, le soleil. Comme s’ils avaient été privés, les vil­la­geois sor­tent tous, la rue est envahie.