Au mois d’août, mon fils aura dix-huit ans. Ces jours ont lieu ses premières excursions dans le monde adulte ; un concert en Suisse-allemande, un séjour à Lyon avec son amie, après quoi il nous rejoint à Munich avec Luv. Parce que les débuts sont demandeurs, émouvants, neufs, l’avenir le cède au passé et je pense à lui petit enfant. Ou alors, c’est que je ne le vois pas ces temps et des images anciennes comblent le manque. Cette nuit, il était dans le creux de ma main. Je faisais sauter et rouler. Bientôt, ce bonhomme en salopette s’écriait :
-Papa, pourquoi m’as-tu fait aussi petit ? Quand vais-je grandir ?
-Patience, lui disais-je, je fais de mon mieux !