Laci Jurlik 3

Il racon­te quelques épisodes de son voy­age de cinq mil kilo­mètres qui s’achèvera demain à Algé­ci­ras où il prend le bateau pour Tang­iers. Il a dû apercevoir mes dra­peaux, et cherche peut-être à con­naître mes opin­ions, car par­mi les anec­dotes qu’il racon­te, il insiste sur celle-ci: “j’é­tais à Budapest et je n’avais rien à faire de l’après-midi. J’ai pen­sé que le mieux serait d’aller voir où se trou­vaient les réfugiés. Per­son­ne ne me ren­seignait. Je voulais juste aider. Alors j’ai arrêté un type au hasard dans la rue. “Quoi! s’est-il écrié, mais pourquoi les réfugiés? Vous voulez voir un pau­vre? Un Hon­grois pau­vre?” Ce type était un gitan. Il m’a con­duit à la périphérie dans un bâti­ment mis­érable. Sa femme cuisi­nait deux patates avec de l’oignon, ses enfants dor­maient sur un vieux tapis. Je l’ai emmené au super­marché et lui ai dis: “voilà, achetez tout ce que vous voulez!”. Cela m’a coûté 100 Euros, mais après, je me suis sen­ti bien pen­dant un mois.”