Homme à tout faire

La per­si­enne se bloque. Je tire, je pousse. Rien à faire. Le soleil est immense, la chaleur inonde l’ap­parte­ment. L’homme à tout faire vient et repart. Je descends à l’a­gence.
-Il a son­né, me dit le pro­prié­taire, tu n’é­tais pas là!
-La son­nette avait lâché, je vous l’ai dit !
-Il a frap­pé.
-J’écrivais, je n’ai pas enten­du.
L’homme à tout faire remonte avec moi. Il appuie sur l’in­ter­rup­teur de la per­si­enne, elle se déroule:
-Elle marche!
J’ap­puie sur l’in­ter­rup­teur, elle se bloque:
-Elle ne marche pas!
Il appuie encore.
-En effet. Bon, j’ap­pellerai l’élec­tricien. Sinon?
-Le mate­las de pro­tec­tion du jacuzzi, viens voir! Il est fichu.
-Il faut le descen­dre la rue, mais la nuit, c’est inter­dit.
-Atten­tion! C’est lourd et ça ne ren­tre pas dans l’as­censeur.
-Tu le découpes.
-Vous le découpez et vous le descen­dez. Et s’il faut que ça soit la nuit, eh bien faites le la nuit.
-Mm.
-Tu trans­mets?
-Mm. A part ça?
-En bas, sur la ter­rasse. J’ai acheté des ampoules de rechange, mais les culots sont rouil­lés, je n’ose pas bricol­er les lam­pes.
-Bon, je vais voir ça. Mais il faut d’abord couper l’élec­tric­ité.
-Oui, mais ne coupe que sur la ter­rasse, j’ai un texte en cours sur l’or­di­na­teur.
Il ouvre le boîti­er coupe tout, je perds le texte. Heureuse­ment, je le récupère.Je ferme la ses­sion.
-Là, je vais couper!
Il coupe, va sur le bal­con. Revient.
-Tu as une pince?
Je lui tends mon out­il mul­ti­fonc­tion. Il n’ar­rive pas à l’ou­vrir. Je mon­tre com­ment faire. Tan­dis qu’il arrange la lampe, je déballe une ampoule neuve et la pose à côté de lui. Il revient.
-Tu as une ampoule?
Plus tard, je trou­ve l’an­ci­enne ampoule au sol.