Chaleur

Mer splen­dide. L’eau est lisse et vaste. Il n’y a plus de vague. C’est lun­di. Le sable a été net­toyé. Quelques traces de pas sont vis­i­bles. Un promeneur passe. Un autre. Puis dans l’après-midi, le vent se lève, les vagues mon­tent, les vil­la­geois sor­tent les bateaux, le planch­es, les pneu­ma­tiques. Ce matin, je lève le store. Une brume bleue a envahi l’hori­zon. En chemin pour la boulan­gerie, je croise Fran­cis­co:
-Alors ce store, ça marche?
-Ce serait mieux avec télé­com­mande.
Il m’ex­plique qu’il existe plusieurs mod­èles, le mien est élec­trique mais ne réag­it qu’à l’in­ter­rup­teur. Je le remer­cie, je pense au pain, au café, à autre chose.
-Sinon, il y a la perche. Pour voir le soleil.
-Pour une fois, aujour­d’hui…
Mais à peine ressor­ti de la boulan­gerie avec mes cha­p­atas, je vois que tout est revenu à la nor­male, un soleil écla­tant, une chaleur ver­ti­cale, des ombres découpées au fil. Même nu, tra­vailler est dif­fi­cile. Le corps fond.