Le train entre en gare. Olofso a disparu. Je l’attends, elle ne revient pas. Je prends place dans le wagon, la guette. Trop tard, la rame s’ébranle. Alors je me rends compte que ce train est un direct.Sa première halte est Berlin, à mil kilomètres. D’ailleurs, sans Olofso, je n’ai plus aucune envie d’aller à Berlin. Heureusement, je rencontre des amis. Lev, Etan, O.T. Ils se moquent de moi.
- A Berlin! Me dit Lev. Regarde ton attirail! On croirait que tu pars sur le front! Moi, je vais en Ukraine les mains dans les poches. L’Ukraine, c’est là qu’il faut aller!
Il a raison, je suis suréquipé: gilet, bidons, poches plastiques, sac avant, sac arrière. Mais du moins, me dis-je, je sais où sont rangées mes possessions. Pour le prouver aux autres, je mets ma main à la poche et en tire un billet de 500 Euros plein de mélasse. Moi qui croyais qu’il était dans la poche de gauche. Je fouille le sac, j’y trouve un poisson. Que fait-il là? Mon passeport. Il est en lambeaux. Mon bidon. Troué. Les autres se détournent.