L’Espagnol aime ce qui est proche. Le marchand de fruits sur le trottoir en face, le restaurant du coin de rue. En général, il aime l’Espagne. Ce d’autant plus qu’il a les plus grands doutes sur l’existence du reste du monde. La conquête de l’Amérique, d’ailleurs portugaise dans ses origines, n’est qu’une épopée pour livres d’histoire. Ainsi remarque-t-il aussitôt celui qui apporte la différence dans le groupe. L’étranger ne suscite aucune méfiance, il est étranger et, quoiqu’il fasse, le demeurera. Avec pour conséquence une société agréable à vivre, facile, rieuse et pleine d’elle-même, ralentie par le poids de son corps.