Accroché à la paroi de végétation, les enfants lèvent la tête vers le ciel pour goûter la pluie de pétrole. Mon chapeau de paille ne suffit pas à me protéger. Je m’écarte de la paroi, rase les murs; le liquide poisseux ruisselle sur mon visage. L’un des enfants boute le feu au combustible. La paroi noire s’enflamme. Je crains que mes enfant ne brûlent, puis voyant qu’il ne sont pas touchés, je me mets à la cuisine, je confectionne une paella. Lorsque le repas est prêt, Aplo, Luv et leur cousin s’écrient:
- Oh non, pas un plat de lumbagos!
Je les attrape par le collet, les ramène, les met en attente. Le cousin s’échappe. Il plonge dans la cage d’escalier. Je m’élance. Il me nargue:
- Ta paella, je m’en bats les couilles
Je punis Aplo et Luv. Du moins sont-ils mieux éduqués que leur cousin, me dis-je. Et je me jure de châtier ce dernier. En même temps, le puis-je? A‑t-on le droit de réagir avec brutalité face à l’enfant des autres? Ce serait pourtant lui rendre un grand service…
Avant ce rêve, nous parlions avec Gala de l’usage obsessionnel que Luv fait de son téléphone portable.
- Elle est empoisonnée! Constatai-je.
Ensemble, nous cherchions comment intervenir. Plus tard, je lisais un texte de Bernard Stiegler sur la mémoire épiphylogénétique, déclarant à Gala:
- Voilà exactement ce qu’il faudrait donner à lire à Olofso pour qu’elle comprenne les dégâts que provoque cet emploi compulsif des moyens électroniques, mais voilà, comment faire, comment l’amener à lire et comprendre?