Camus 2

Lorsque j’habitais Gim­brède dans le Gers, Renaud Camus vivait dans le château de Plieux, un vil­lage de colline où j’al­lais me promen­er. Dans son Jour­nal de 1998 inti­t­ulé Graal-Plieux, il évoque la région, les fêtes, les voisins que je con­nais­sais. Nous rénovions tous deux une pro­priété. J’ai ri de ses démêlés avec des arti­sans qui étaient aus­si à mon ser­vice. A l’époque, je n’avais lu que quelques-uns de ces textes et rien pub­lié. Trop timide pour me présen­ter à sa porte, je déam­bu­lais autour du château en lev­ant les yeux sur les hautes fenêtres. Je l’imag­i­nais se bal­adant en grand homo­sex­uel hiéra­tique avec des chiens de chas­se noirs. Cette péri­ode cor­re­spond au procès pour anti-sémitisme que lui fit France-Cul­ture. Dans ces cir­con­stances, il parais­sait incon­venant de le déranger. Vu sa stature d’écrivain (plus encore que ses idées poli­tiques) et la qual­ité de sa langue, je regrette de n’avoir pas fait sa connaissance.