Fordetroit

Lorsque Forde­troit fut pub­lié, j’hési­tai. Devais-je l’en­voy­er aux gens de Détroit? Travis l’a reçu dans sa boîte à let­tres. Il m’a écrit qu’une voi­sine lui en don­nait lec­ture, traduisant chaque semaine quelques pages en français. Après de longues inter­ro­ga­tions, j’ai renon­cé à envoy­er le livre à Robert. Il par­le le français, mais il y autre chose: j’ai fait de lui un per­son­nage négatif. L’é­tait-il? Impos­si­ble à dire. Ce que j’ai dit de son car­ac­tère était une des pos­si­bil­ités, celle que je rel­e­vais étant don­né ce que je sais, étant don­né ce que je suis; cer­taine­ment l’eut-il mal pris, lui qui m’avait accueil­li dans sa mai­son. Com­ment s’ex­pli­quer sur ce que devient le réel dans le chau­dron littéraire?