Nouvel an



Albi­no, le Sicilien à barbe rousse qui arrive de Bali à vélo m’af­firme qu’après la tra­ver­sée du Mékong à Nong Khai, il tra­versera l’I-san, entr­era en Bir­manie par Mae Sot et remon­tera par la voie ter­restre jusqu’à Man­dalay. L’an dernier, pour avoir cru naïve­ment que l’on cir­cu­lait sans encom­bres dans les cam­pagnes reculées du pays, je me suis retrou­vé à Khi­ang Tung, seul touriste en ville, empêché de pour­suiv­re par la route et poussé dans un avion. Ce 31 décem­bre, pour en avoir le cœur net, je loue un vélo, emprunte les quais de Vien­tiane, longe la Lao-Thai street et frappe à la porte de l’Am­bas­sade de Myan­mar. Où une gen­tille dame me répond : “il est tout à fait pos­si­ble d’en­tr­er dans le pays par le poste-fron­tière de Mae Sot et de se ren­dre à Mawlamyine.”
- Je souhaite me ren­dre à Man­dalay.
La dame déplie une carte. Elle pointe sur la ville de Mawlamyine. Pre­mier con­stat, nous sommes encore loin de Man­dalay.
Je répète ma ques­tion.
- Pour Man­dalay, me répond la dame, cela dépend de la route.
- Je ne com­prends pas.
- Elle est peut-être fer­mée. Per­son­ne ne peut savoir. Pour le savoir, il faut se ren­dre sur place.
- Met­tons qu’elle soit ouverte.
- Dans ce cas, vous pour­rez pren­dre cette route.
Glis­sant son doigt du bas vers le haut de la carte, elle indique la route que je pour­rai emprunter à bord du bus autorisé.
Fort de cette nou­velle, je rejoins Gala, nous fêtons le nou­v­el an et nous met­tons au lit à 22 heures.