A Loei, dans l’hôtel le plus imposant du nord de l’I‑san. La salle de petit-déjeuner a la taille d’un terrain de football, en chambre il faut élever la voix pour s’entendre. Quant au lit, il est princier, royal, on s’y perd. Mais surtout, nous sommes seuls ou à peu-près. Hier, j’ai croisé un natif du Minnesota, ce matin un Indien, tantôt, à la piscine, deux Québecoises. Et quelle piscine ! Bleu ciel sur un carrelage imprimé de dauphins, en décrochement au-dessus d’un parc aromatique. Les trois premières heures, il n’y a que le gardien. Il s’occupe du frigorifique à boissons, du coffre à glace et des serviettes de bain. Nous parlons vélo. Les Thaïs se sont entichés de ce sport. Equipés comme s’ils allaient gravir l’Alpe d’Huez, ils pédalent dans le bord des artères citadines. La discussion fait long feu. Il connaît dix mots d’anglais, mon thaï est plus rudimentaire. Je retourne à ma table de travail. Je prends ces notes devant trente chaises longues vides. Le luxe c’est le luxe sans partage.