Que serait une foi sans dieu, une foi abstraite? Une foi dans l’homme en tant que créature exceptionnelle et finie. Un humanisme exigeant, c’est-à-dire sans espoir d’accomplissement extra-corporel. Sans rapport à la sphère métaphysique, la morale serait désintéressée. Elle deviendrait curieuse: engagée dans l’exploration de la conscience considérée comme un champ des possibles. Ainsi vécue, la conscience serait infinie, c’est-à-dire orientée vers le progrès (à condition toutefois qu’une chaîne de transmission entre les vivants garantisse sa continuité.)