Manosque 3

A midi, nous prenons table sur la place de l’hô­tel de ville. Le ser­vice nous prévient: pour le plat du jour, il y a une demi-heure d’at­tente. Que Gala, exces­sive­ment vol­u­bile, emploie à faire des raison­nements, dis­cuter des prob­lèmes et me deman­der mon avis. Je traîne les pieds, je me tais, je n’en puis plus: à chaque fin de phrase, j’at­tends qu’elle fasse un pause, je pour­rai alors me con­cen­tr­er. C’est que j’ai une dis­cus­sion publique autour de Forde­troit dans une heure. Mais non, Gala relance, s’en­t­hou­si­asme et jubile. Avant de mon­ter sur la scène, je passe vingt min­utes seul, assis à l’é­cart. Un gosse joue au bal­lon devant l’au­di­to­ri­um des Obser­van­tins. Quelques min­utes avant l’heure pro­gram­mée pour le début de la dis­cus­sion, je suis dans le pub­lic, en attente, ne sachant à qui m’adress­er, puis je crois recon­naître (d’après la pho­togra­phie qui fig­ure sur le ban­deau de son livre Il était un ville) l’au­teur Thomas B. Reverdy. Je m’a­vance, nous mon­tons sur la scène.