Avec Gala, à Munich. Le bonheur. Et l’émeute. Le bus nous dépose à la Zentraler Omnibus Bahnhof. Pour une raison qui m’échappe, le train s’arrêtait à Zurich, la fin du voyage s’effectuait en bus. Les valises à la main, nous allons aussitôt dans le Biergarten de la Augustinerkeller. Nous buvons à la table de deux finlandais informaticiens qui ont parcouru l’Europe au volant de voitures de course et passent leur dernière soirée avant le retour à Helsinki. Ensuite, taxi pour l’hôtel. A la réception, dix femmes engoncées dans des burkas, ces sacs. Dans un coin, les hommes avec leur barbes. Impossible de dégager, j’ai déjà payé la chambre. L’employé est de Navarre: nous sympathisons. Il comprend mon désarroi, nous donne la meilleur chambre. Au sixième, à l’écart. Puis nous allons louer des vélos et là, pas d’échappatoire: il faut traverser une champ de bataille. Des centaines de Syriens et de noirs tombent par grappes des trains. Les flics les parquent derrière des barrières, écartent les jambes, mettent la main sur le gourdin, surveillent. D’autres flics filment les premiers. Rançon du métier cynique des avocats américains qui par intérêt pécuniaire ont promu le juridisme loi morale. Pauvres flics: lâché par l’Etat, trahis par les politiciens. Dans les rues avoisinantes, des Roms saouls invectivent des Arabes, des noirs de tous les pays s’entassent dans les angles morts. Et les trains continuent d’arriver, déversant des hordes de jeunes gars loqueteux et décidés. Ni la fin du monde ni la faillite de notre société, mais bien la destruction de notre civilisation. Voulue, provoquée, entretenue: les mondialisateurs mettent aujourd’hui à exécution un programme vieux de cinquante ans.