Quatre heures de nettoyage afin de préparer l’appartement de Fribourg pour la venue des Andalous. En contrepartie, nous serons chez eux, au Cabo de Gata, début août. Je nettoie le frigidaire, change les draps, récure le receveur de la douche, lessive les sols, prépare les serviettes de bain. Dans le même temps, je paie les factures, cache l’argent, change les pneus du vélo et, préparant les tournées d’affichage, vois que j’ai oublié un client ce qui me met en souci. Aussitôt j’appelle l’employé. Il est en Allemagne. Je fais un message. J’attends. Je reprends le ménage. Monfrère appelle. Il vient de courir le Montreux-Rochers-de-Naye. “A l’arrivée, me dit-il, pas de train.” Pour faire patienter les voyageurs, le personnel distribue des bouteilles d’eau. Il tend la main.
- Que pour les enfants, dit la dame.
- Je viens de courir pendant deux heures trente.
- Désolé!
Cependant, un touriste s’étonne:
- J’ai payé cent francs pour l’excursion et on me dit qu’il n’y aura pas de train avant l’après-midi…
Monfrère l’encourage à se plaindre.
Constat nécessaire: trop de monde sur les réseaux, trop peu de service, des employés toujours moins compétents, venus d’ailleurs, mal formés.
Pour paraphraser Marx, ce qu’il convient d’appeler: une baisse tendancielle de la valeur d’usage.
Une mise au diapason. Celui de l’Europe. Ou de sa gabegie institutionnelle: la France. J’en ai moi-même fait l’expérience avant-hier. Je suis à Bienne. J’ai rendez-vous à Fribourg à 18 heures. Je calcule mon horaire. Le train est retardé. Le suivant ne vient pas. Or je n’ai pas le numéro de téléphone de mon rendez-vous. Quarante minutes de retard. J’arrive sur place à la course à pied à 18h15. Ce matin, je me rends au poste de police pour déclarer le vol de mon vélo. Question d’assurances. La préposée me prie de piocher dans un tas de cartes postales.
- Vous allez sur le site et vous vous en occupez vous-même!
De retour dans l’appartement, je continue mon ménage. J’ignore qui sont ces Andalous. Peut-être pilleront-ils l’appartement, mais par principe, ils ont droit à un appartement propre, rangé, organisé, agréable.