École de commerce de Lausanne en 1984 — j’ai eu l’occasion de le dire ailleurs — une caserne arpentée par des ratés de l’éducation. Introduisez un gosse par une porte il en ressortait un adulte châtié. Quoiqu’il en soit, figurait parmi les camarades consentants de ma classe un beau garçon charpenté et affable, les cheveux en brosse, qui faisait des notes moyennes et, naturellement, séduisait les femmes, dont l’une, plus curieuse que la moyenne et marquée par un début d’engagement politique, me confiait volontiers ses inquiétudes. Inutile de préciser: à l’heure des jeux de séduction, elle se tournait vers le beau garçon. Si je rapporte cela, c’est que le mois dernier, je regardait une film hollywoodien sans relief et qui est-ce que je reconnais? Mon camarade! Il tient un petit rôle. Il a les cheveux en brosse. Il n’a pas vieilli. Il est affable, discret, sans personnalité, quelque peu fat. Et il joue le rôle du séducteur malheureux à qui la vedette ravit naturellement la bien-aimée.