Alibi

A ce fes­ti­val soutenu, recon­nu, impor­tant, dont les buts affichés, servir l’art en s’a­chop­pant à la réal­ité, ou l’in­verse, relève de la manière putas­sière sauf si, ce qui est envis­age­able, ses organ­isa­teurs, plutôt que de ne vouloir rien com­pren­dre ne com­pren­nent rien. Et en oppor­tuniste, je fais acte de présence, salu­ant, me réjouis­sant devant cet ami à qui j’of­fre l’apéri­tif au bar du fes­ti­val afin d’y être moins seul, de ce que je n’au­rai plus, après démis­sion de mon méti­er d’af­ficheur, à cau­tion­ner les visées imbé­ciles de l’in­dus­trie cul­turelle dont la tâche prin­ci­pale et peut-être unique est de servir d’al­i­bi à un pou­voir poli­tique détourné par des gang­sters. Mais le plus sur­prenant est pour moi (ce n’est pas la pre­mière fois que je le con­state), l’anx­iété dont les organ­isa­teurs font preuve lorsque vous quit­tez la place, comme si eux-mêmes doutaient de la justesse de leur entre­prise.
- Tu pars déjà?