Réunion de travail à Charmey. Monfrère, Villaret, moi.Trois heures sur la terrasse de l’hôtel Sapin, puis deux heures à table, puis encore trois heures en terrasse. Après quoi nous embarquons chacun dans notre voiture et roulons cinq cent mètres pour attendre le parking de la Résidence Bellevue où Monfrère a retenu deux chambres. Il s’aperçoit alors qu’il n’a pas reçu le code d’ouverture des portes. Il appelle. C’est occupé. Il rappelle. Le propriétaire de l’hôtel s’excuse: il a oublié. Quelques secondes plus tard, deux suites de chiffres s’affichent sur l’écran du téléphone. Nous les tapons sur le boîtier qui commande l’ouverture de la porte principale. Elle résiste. Nous imaginons des trucs. Nous inversons les deux derniers chiffres. Sans résultat. J’essaie d’autres portes. Fermées. Soudain, Villaret nous ouvre de l’intérieur. Il a fait le tour, trouvé une fenêtre ouverte, celle de la cuisine, et le voici. Nous entrons. Nos chambres sont les 31 et 32. Nous montons au troisième étage. La dernière chambre, en soupente, est la 28. Agacés, nous redescendons. Villaret remarque: “Hum, sympathique!” Un fauteuil roulant, des béquilles, des cuvettes.
- Les gars, nous sommes dans un home de vieillards!
Monfrère relit le message qui précède les codes d’entrée. “Tu as raison, dit-il, es chambres sont sous le parking, non pas sur le parking”. Nous trouvons les chambres 31 et 32. Profondes, bien aménagées, munies d’une baie vitrée qui donne sur les prairies et la montagne. Sauf que l’une des deux refuse de s’ouvrir. Monfrère rappelle la propriétaire. Qui donne une autre suite de chiffres. Cela ne marche pas. Monfrère monte le ton. La propriétaire, échevelée, accompagnée d’une gamine de six ans, rapplique. Elle manipule le boîtier d’ouverture, s’excuse, essaie encore, renonce, tend une clef, s’en va. Nous reprenons enfin la réunion. Deux heures sur la terrasse, devant les chambres, dans le soleil déclinant, puis au café du village. Les questions abordées étant résolues (noua avions prévu deux jours de discussion), Villaret demande s’il peut éviter de revenir de Genève le lendemain. Sur ce, il saute dans sa voiture et rejoint l’autoroute, tandis que Monfrère et moi, commandant de nouvelles bières, passons le reste de la soirée puis une partie de la nuit à boire et manger, nous félicitant d’avoir obtenu satisfaction sur les points rédigés la veille, tous engageant l’avenir de l’entreprise, particulièrement en ce qui concerne la réduction du temps de travail.