Faim

Des femmes déli­cieuses se ten­ant tel des cary­atides au milieu du hall somptueux de la rési­dence me don­nent un bais­er au pas­sage, puis le gar­di­en m’ou­vre la porte extérieur. Un aréopage de délégués m’ac­com­pa­gne à l’ex­térieur du parc, là où se tien­nent sous une tente les man­i­fes­tants de la faim. Le cer­cle des sym­pa­thisants s’ou­vre et j’at­teins leur chef dont je note des reven­di­ca­tions. Peu près, intro­duit dans la cham­bre à couch­er de mon père, qui a statut d’am­bas­sadeur, je les lui répète. Le nez plongé dans un ouvrage épais, il ne m’ac­corde aucune inten­tion.
- .. en tout cas, dis-je, il n’a pas l’air mort de faim!
Mon père, sans cess­er de lire:
- Tu te trompes, il est affamé. Et, alors?