Etranglement 2

Comme la douleur est tou­jours forte une semaine après que le pro­fesseur m’ait retourné, étran­glé et jeté à terre, j’ap­pelle le médecin. La con­sul­ta­tion est com­plète. J’ob­tiens un ren­dez-vous pour la semaine suiv­ante. Ne sachant tou­jours pas ce que nous avons dans le cou, os, mus­cles ou nerfs (pourquoi n’ai-je pas  feuil­leté le Larousse médi­cal?) j’en dis­cute ce soir avec le mil­i­taire.
- Du car­ti­lage. Frag­ile, me dit-il.
Puis sans tran­si­tion, ile se met à par­ler des chiens, de la façon sont il se jette au cou, de leur vitesse, de leurs crocs.
- Ils ne lâchent pas avant que le maître les sif­fle.
Ce qui me rap­pelle l’ad­mi­ra­tion de l’in­struc­teur de police, le mois dernier:
- Vous savez pourquoi le pit­bull gagne? Pas parce qu’il est puis­sant, encore moins en rai­son de son poids, après tout il ne pèse que huit kilos… Il gagne parce qu’il n’a pas l’idée de per­dre.
Et d’a­jouter, après un silence:
- Alors Messieurs, au travail!